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Relation client : le Maroc défend ses centres d'appel


Relation client : le Maroc défend ses centres d'appel 


Le 31 juillet 2010 08h55 


Youssef Chraïbi, président de l'Association marocaine de la relation client, redoute des mesures discriminatoires. 


« SUD OUEST »Vous étés Président de l'Association marocaine de la relation client, qui regroupe les centres d'appels installés dans votre pays. Que représente ce secteur au Maroc ? 


Youssef Chraïbi:

 

Notre industrie emploie quelque 28 000 salariés.

On y compte la plupart des principales sociétés françaises spécialisées dans la prestation de services pour le compte de tiers. L'opérateur téléphonique Free a par ailleurs installé son service de relation client dans notre pays.

Nous sommes de loin le principal pays francophone dans le secteur de la relation client. Mais nous accueillons aussi des entreprises qui travaillent pour le marché espagnol, et qui sont implantées dans la région de Tanger et de Tétouan, alors que la plupart des sociétés francophones se trouvent entre Casablanca et Rabat.


Combien les salariés de vos entreprises sont-ils payés ? 

 

Les salaires de départ sont en général proches de 400 euros, soit 2,5 fois le smic marocain.

Et il y a des avantages sociaux. Cela explique que nous parvenions à recruter des salariés à des niveaux bac + 3 ou bac + 4, qui passent quelques années chez nous avant de se tourner vers d'autres carrières. L'âge moyen est extrêmement jeune, de l'ordre de 23 ans.


L'exemple du groupe français Teleperformance, qui annonce à la fois la création d'un centre d'appels au Maroc, et la suppression de plus de 800 emplois en France ne montre-t-il pas que le développement des centres au Maroc se fait au détriment de la France ? 


Il est malheureux que ces deux mesures aient été annoncées en même temps.

Mais, jusqu'ici, le développement de l'activité des entreprises françaises spécialisées dans les prestations de ce type s'est toujours traduit par une augmentation des effectifs salariés, tant en France qu'au Maroc.

 

L'an dernier, notre secteur a créé environ 5 000 emplois au Maroc, soit une augmentation de 13 %. Dans le même temps, il s'en est créé 10 000 en France, où cette industrie en comptait déjà, il est vrai, quelque 250 000. 

Ce qui est sûr, en tout cas, c'est que les entreprises françaises installées chez nous n'ont pas à s'en plaindre. Les exonérations fiscales dont elles bénéficient au Maroc contribuent à accroître leur rentabilité.


Le secrétaire d'État à l'Emploi, Laurent Wauquiez, a annoncé pour la rentrée des assises des centres d'appel, à l'occasion desquelles pourraient être évoquées des mesures visant à décourager l'externalisation vers des pays étrangers.

Qu'en pensez-vous ? 
Il est normal que la France essaie de préserver ses emplois. Mais pourquoi ne le fait-elle pas par le biais de mesures incitatives, comme les exonérations d'impôt ou de charges sociales ?

Au surplus, le chiffre d'affaires des centres d'appels installés au Maroc ne représente que 300 millions d'euros.

C'est bien peu par rapport à ce que la France, premier fournisseur du Maroc, engrange dans notre pays, notamment dans le domaine d'infrastructures, comme la future ligne à grande vitesse, qui se chiffrera à des milliards d'euros. 

Nous faisons des efforts très importants pour que notre jeunesse apprenne la langue française. Il ne serait pas juste que nous soyons pénalisés, d'autant plus que le développement de nos centres d'appels constitue un frein à l'émigration de nos jeunes.


Source: SUD OUEST:http://www.sudouest.fr/2010/07/31/le-maroc-se-defend-150952-4688.php




21/08/2010
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